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Le drainage agricole : un allié du sol et de la gestion de l’eau

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Ces dernières années, le drainage agricole a parfois été accusé d’assécher les sols ou d’aggraver les crues. Pourtant, les études et l’expérience de terrain montrent que le drainage joue un rôle essentiel dans l’équilibre hydrique des sols. 

Il s’agit d’une technique incontournable pour une gestion durable de l’eau.

Le drainage n’assèche pas les sols, il restaure un fonctionnement optimal

Le drainage agricole concerne aujourd’hui les sols sujets à des stagnations d’eau en surface et en subsurface, le plus souvent à cause de la présence de couches inférieures peu ou pas perméables à faible profondeur. Lorsqu’il pleut, l’eau s’accumule et stagne dans les horizons supérieurs perméables : une nappe de subsurface se forme (à ne pas confondre avec une nappe phréatique). Ces stagnations causent un manque d’air dans le sol : asphyxie racinaire, arrêt de l’activité microbienne…

→ Le drainage vise à évacuer uniquement l’excès d’eau libre, gravitaire, dans le sol. Il n’affecte pas l’eau liée, imbibée dans le sol, utilisée par la végétation.

Ainsi, le drainage :

  • Favorise l’infiltration plutôt que le ruissellement
  • Raccourcit les périodes d’anoxie
  • Permet un meilleur développement des plantes et de la vie microbienne
  • Améliore la réserve utile du sol et sa résilience face aux aléas climatiques (sécheresses, pluies intenses).

→ En résumé : le drainage n’assèche pas les sols, il permet de revenir à un équilibre hydrique et le rend plus fonctionnel.

Sun over calm river in the spring morning

Le drainage n’aggrave pas les crues, il participe à la régulation de l’hydrosystème

L’effet du drainage sur les crues est dépendant à la fois de l’intensité des épisodes de pluies, de la nature des sols et du dimensionnement du réseau.
On peut distinguer trois cas de figure en fonction de l’intensité de la crue :

  1. Petites pluies (retour 1 à 2 ans) : l’eau circule rapidement vers les cours d’eau, la propagation de la crue est accélérée.
  2. Crues moyennes (retour 5 à 10 ans): le drainage stocke temporairement l’eau dans le réseau, ce qui ralentit la montée de la crue et écrête le pic de crue.
  3. Crues exceptionnelles (retour 10 ans et plus) : l’hydrosystème est saturé, le ruissellement devient le principal contributeur du débit. Le drainage n’a plus d’effet.

Dans la plupart des situations, le drainage ne provoque pas les inondations : il contribue plutôt à leur régulation. 

Par ailleurs, les aménagements en sortie de réseau comme les zones tampons humides artificielles (ZTHA) permettent un stockage supplémentaire et une remédiation naturelle de l’eau avant son rejet dans le milieu naturel. 

Sources :

  • Trouche, 2014. Drainage. Dans : Les mots de l’agronomie
  • De Crécy et Teilhard de Chardin, 1984. Assainissement et drainage des prairies permanentes (intérêts et limites)
  • Tournebize, 2019. Synthèse bibliographique des impacts du drainage agricole en contexte de marais
  • Hénine et al., 2012. Le rôle des réseaux de drainage agricole dans le ralentissement dynamique des crues : interprétation des données de l’observatoire d’Orgeval
  • Nédélec, 2005. Interactions en crue entre drainage souterrain et assainissement agricole.

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